Mère au foyer… désespérée.. vous croyez ?
Comme beaucoup de mamans de 2 enfants et plus, je suis devenue pour un temps mère au foyer, c’est à dire que je bénéficie d’un congé parental pour rester à la maison pour m’occuper de mes enfants.
Choix surprenant ? Un peu à l’heure ou l’égalité homme /femme bat son plein, ou le carriérisme est dans tous les esprits (ou presque), ou les gens craignent pour leur pouvoir d’achat, et même ou dans de nombreux foyers deus salaires sont primordiaux…
Enfin, soit, moi j’ai fait ce choix la… Cette situation, je ne l’ai pas subit (j’entends souvent a la télé que de nombreuses femmes le prennent par manque d’alternative) ! Cette pose, je l’ai choisie !
Bien sur, me direz vous, c’est plus simple quand on le peut. Pas de sous entendu, car non, je ne suis pas une privilégiée. Mon conjoint a un salaire décent mais pas mirobolant. Suite a ce choix, nous avons simplement fait des concessions. Car il faut tout de même en faire, des concessions financières. Contrairement à la pensée unique (pour moi c’est celle la), une personne ne travaillant pas ne touche pas autant qu’un salarié au smic ! Quand on est en congé parental, ce qu’il y a de bien, c’est que ça permet de se rendre compte ( grâce a un revenu presque égal) que NON, un RMIste n’a pas le même niveau de vie qu’un travailleur (même pauvre). Attention, je ne me plaint pas de ma situation… c’était juste une précision…
Revenons à nos moutons. J’ai récemment regardé un talk show a ce sujet… sur les mamans au foyer plus ou moins désespérées. Les complaintes fusaient. Depuis, les interrogations à mon égard fusent aussi, de la part d’autres mamans actives ou non. Je vous donne donc aujourd’hui une réponse groupée.
Est ce que je me sens épanouie ?
Incontestablement oui ! La femme au foyer moderne (hihi) que je suis n’a rien à voir avec la femme au foyer qu’on imagine prostrée devant son bac a linge, a torcher les enfants à longueur de journée, a passer la majorité de son temps a faire à manger, et a traquer la moindre poussière dans son humble foyer. Le ménage, il faut le faire, mais avec un peu d’organisation, 10 heures par semaine, c’est suffisant (comptez 2h par jour en semaine). Les repas, peuvent être préparés et congelés. Une machine a laver par jour, et le tour est joué. Arrêter de travailler, selon moi, ne se résume pas à passer ses journée a enchaîner toutes sortes de taches déplaisantes. Non . Arrêter de travailler, ne l’oublions pas, c’est gagner 35h de temps « libre » par semaine, car, a bien y réfléchir, combien de femmes se tapaient déjà ces taches le soir et le week end alors qu’elles bossaient ?
Bien évidemment, il y a les enfants. C’est le bien fondé de ce congé. Je ne vous cacherai pas que n’étant pas une femme assidues des travaux domestique, je ne passe pas non plus mon temps à glander. Tout tourne autour des enfants. A mon avis, la maman au foyer qui ne prend en charge que les soins de ses petits ne s’épanouira pas et pour cause. C’est pas une vie. Les enfants lavés, habillés, nourris pour quelques heures, qu’en faire, mis a part les disputer ? C’est la que j’ai le plus de fierté à avoir ma carrière en partie sacrifiée : pour les petits, il y a le parc, le marché, le carnaval, la peinture, les balades, le vélo, le cirque, le zoo, les chanssons et comptines, les histoires de loups gentils, les cocottes en papier.. et que sais je encore ? la liste est infinie. La seule condition : y prendre goût aussi (car je suppose que ça ne réjouit pas chaque femme, et je le comprend tout à fait), mais moi, je m’y retrouve.
Tu n’es pas « blasée » de tes enfants ?
Oui on me l’a posé cette question. Blasée, comment peut on ? Sachez que je serai blasée de vos questions bien avant. Je suis parfois lassée, fatiguée, éreintée, épuisée, énervée, agacée … mais blasée jamais. Mes enfant ne sont jamais les mêmes. Ils évoluent chaque jour. Ils changent d’humeur comme de couleur préférée. Je pense de surcroît que s’occuper d’enfants fait l’objet d’éternelles remises en question. Mon rôle de maman évolue en même temps que mes enfants.
Tu es coupée du monde ?
Les enfants, c’est génial, encore faut il aussi savoir décrocher et s’octroyer des moments de société. Le mieux, quand on le peut, et de pouvoir sortir le week end ou le soir, une fois par semaine, avec des copines, dans un club de sport, a la biblio… moi je ne le peut pas, alors on compose : des copines au foyer aussi, ça existe. Nous sortons en semaine, nous emmenons les enfants. Si je suis seule, qu’a cela ne tienne, j’ai appris a faire les magasins accompagnée de 2 enfants . Ils ne m’en tiennent pas rigueur.
Coupée du monde, non, justement. Je relis Le Monde depuis que je suis à la maison. Je regarde le JT quotidiennement. A vrai dire, je ne m’était jamais autant informée depuis le lycée …
Tu n’as pas de temps pour toi ?
Plus que jamais. Trente cinq heures de liberté retrouvée avec 2 bébés qui font des siestes, qui jouent seuls parfois, et une maison de 80m2 à récurer, ça laisse des possibilités ! Le tout est de s’organiser. Je vous passe les appels téléphoniques, la paperasse administrative et autres obligations….Depuis que je suis à la maison, j’ai pu ouvrir et tenir un blog quotidiennement, m’essayer a plusieurs loisirs créatifs, repeindre de vieux meubles, et surtout je lis et j’écris !!
Tous mes objectifs personnels ne sont pas remplis : en septembre mon aîné débutera sa scolarité. Val en profitera… elle a aussi envie de donner un peu de son temps à une association, de reprendre le sport, et d’apprendre à coudre. Je sais que j’aurai le temps !
Ton activité n’est pas reconnue !
Ou ça ? De quelle reconnaissance aurai je besoin ? Celle de mes proches je l’ai. Ma présence, mes enfants me le rendent bien. Après, à moins d’avoir un mari qui n’est jamais resté seul a la maison avec 2 enfants, devant faire à manger, aller en courses, ranger, et laver … pas de conflits dans le couple. L’homme moderne sait maintenant (pas encore partout à mon avis) que la (grande) contribution de la femme dans le non fonctionnement du foyer n’est pas un du.
Ah non, tu voulais dire professionnellement ?
Je ne suis pas carriériste, donc cet aspect je l’ignore. Dans mon entourage, personne ne me fait remarquer que je suis une inutile à la société. Si c’est ton cas, changes d’amis à mon avis.
Tu vis aux crochets de ton mari !
Voilà le sujet délicat. Un petit peu, oui… C’est un tacite contrat. C’est un choix de vie. Cette décision concerne la famille entière, on la prend ou on l’a prend pas…Perso je gère les comptes et bénéficie d’une confiance totale. Par contre je comprend aisément que ça puisse en gêner plus d’une.
Financièrement, ça demande quelques compromis pour le couple. Le budget vacances est réduit. On fait attention un peu à tout. C’est pas non plus la mort. Dans cette société de consommation, l’individu se crée des besoins. Comme je l’ai déjà dit, c’est un choix de vie (qui se prend a 2).
On se s’arrêtera pas sur le fait qu’on paye nettement moins d’impôts et que nous n’avons ni frais de transport ni de crèche…
Sans penser à cela, j’ai un petit credo sympa : il n’y a pas de petites économies. J’ai du temps, je l’ai déjà dit. Je l’utilise aussi à cela : traquer les bons plans, les grosses promos, acheter la nourriture en gros (quel super invention le congel !) , comparer les prix. J’ai aussi l’avantage d’être libre pendant les soldes même en semaine…
On économise mais ça ne permet pas d’entrées d’argent ! Ok ! vendre l’inutile sur e bay, faire 2 vides greniers l’année… ça va pas loin mais ça peut aider. Les plus avisées se lanceront même dans des commerces plus rentables.
Et puis, ce petit mari, en contre partie, il gagne du temps (et gagne en qualité de vie). Si je ne suis pas une épouse modèle et soumise, je reconnais volontiers qu’étant a la maison c’est à moi de faire à manger, de gérer le quotidien, d’accompagner les enfants au médecin, de m’occuper de l’administratifs et du compte joint…Parfois même si c’est rare, je tond et je lave la voiture ! Si si !
La frontière mari actif/femme au foyer n’est pas si nette quand il est question des petits. Nous nous en occupons l’un autant que l’autre (selon nos envies et notre disponibilité). Je préfère le rajouter pour ne pas que vous pensiez que l’homme de cromagnon qui pense encore que les mouflons sont l’affaire des femmes sévit aussi dans ma petite vie !
Comment envisager le retour à la vie active ?
C’est pas une mince affaire, je vous l’accorde bien volontiers. C’est normal après tout, qui pourrait se permettre de rester 3ans a buller (lol) sans avoir plus de contraintes après ? personne ! A la fin de ce congé, il faudra retravailler. Celle qui n’ont pas de poste à récupérer devront, comme c’est mon cas, rechercher un emplois. Voilà pour le négatif.
A contrario, qui peut se permettre, à part la personne qui bénéficie de ce congé d’avoir devant soi 3ans pour préparer un retour à l’emploi. Les chômeur ? certainement pas ! Qui d’autre peut a loisir réfléchir a son devenir trois années durant en étant rémunéré ?
Pour ma part, c’est fait. La première année, on peut réfléchir. La deuxième année, se fixer sur un métier, la dernière, préparer et prospecter, se former, envisager…
J’ai été très longue, bien plus que je ne l’avais imaginé. Et pourtant, je n’ai pas écrit un tiers de tout ce qui m’est venu à l’esprit. Pour me faire pardonner de m’être autant lâchée, je vous propose une conclusion brève pour résumer :
Mère au foyer.. désespérée ? Pour mon cas je dirai :
PRIVILEGIEE !
Merci à Valérie pour ce témoignage. Vous pouvez la retrouver sur son blog ICI
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