La femme au foyer, cette inconnue
Ma
première femme au foyer, je l’ai rencontré, voilà environ 32 ans et
c’était ... mon père.
A l’époque, c’était vraiment une bête curieuse, raillée par les hommes, soupçonné de fainéantise aigue par les femmes. Et pourtant, c’était lui qui surveillait les siestes, donnait le bain et les biberons… une vraie femme au foyer. Il n’y avait guère qu’au repassage qu’il ne touchait pas. Et pourtant, pour moi, la femme au foyer est longtemps demeurée un concept :
- la FAF, mère de famille : on la reconnaît à son air supérieur devant la cour d’école, elle a une progéniture et cela lui donne une certaine suffisance, surtout face aux femmes qui n’ont pas d’enfant. Sa vie, ce sont ses enfants, hors de cela point de salut. Alors, elle fait tout avec eux et pour eux : elle écume les magasins de jouets, va aux groupe de parole « maisons de parents ». Son agenda ressemble à une compilation des articles de Parents Magazine. Si vous lui parlez crèche, besoin de temps pour soi, loisirs solitaires, biberon et non allaitement, elle vous regarde avec des yeux comme des soucoupes, et vous prend au mieux pour une folle au pire pour une égoïste.
- La FAF, touche à tout. On la croise dans les rayons de Bouchara, la FNAC et Cultura, elle écume avec ses copines tous les salons de loisirs créatifs de France et de Navarre, elle regarde les maternelles mais aussi le coin de la mode et coté jardin. Eclectique, elle l’est, elle aime se faire plaisir, mais aussi faire plaisir à son mari et à ses enfants. Une belle maison et une belle maman, c’est l’équilibre qu’elle s’est choisie.
- La FAF, sans enfant. Une erreur de casting ? Non, certainement plus le résultat d’un bon mariage, monsieur gagne bien sa vie et madame peut passer du temps pour elle, pour son émulation personnelle. On la retrouve dans tous les salons de thés d’ici ou d’ailleurs, en train de refaire la rue de Rivoli avec ses copines souvent sans enfant aussi, on se comprend mieux, on se compare pas, on se reconnaît. Un jour, elle viendra peut-être aux plaisirs de l’enfantement, mais pour l’instant, elle vit bien. Et pourquoi pas ?
- La FAF, mamie gâteau. Elle a eu des enfants, elle a travaillé, n’a pas eu le temps de s’en occuper autant que souhaité. Alors désormais femme au foyer pour cause de retraite, elle donne beaucoup pour ses petits enfants, elle donne tout ce que la mère qui travaillait n’a pas pu donner : du temps, de la patience, des petites confitures et des gros gâteaux plein d’amour.
- La FAF par obligation, au chômage ou soumise à un mari irascible qui ne conçoit que sa femme à la maison, elle subit et se pose des questions.
Mais désormais, plus de concepts qui vaillent car il y a un forum où voir que la FAF est une femme avant tout et un modèle mutant, variant mais toujours attachant.
Merci à Clotilde pour cet article