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13 août 2007

Histoire du repassage - N°1

Emile Zola raconte dans ” L’Assommoir ” la vie de Gervaise, qui réalisa son rêve, ouvrir une petite boutique de blanchisserie, dont l’enseigne affichait fièrement ” Blanchisseuse de fin ” .
Edgar Degas étudia les ouvrières des blanchisseries, particulièrement le moment où elles repassent le linge.

Quand Degas rencontre Zola, on obtient cela :

” Gervaise, les premiers jours, éprouvait des joies d’enfant, quand elle traversait la rue en rentrant d’une commission. Elle s’attardait, souriait à son chez-elle. (…) Dans la vitrine fermée au fond par de petits rideaux de mousseline, tapissée de papier bleu pour faire valoir la blancheur du linge, des chemises d’homme restaient en montre, des bonnets de femme pendaient, les brides nouées à des fils de laiton.”

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” L’établi , une immense table tenant les deux tiers de la pièce, garni d’une épaisse couverture, se drapait d’un bout de cretonne pour cacher les tréteaux. Gervaise s’asseyait sur un tabouret, soufflait un peu de contentement, heureuse de cette belle propreté, couvrant des yeux ses outils neufs. Son premier regard allait toujours à sa mécanique, un poêle en fonte, où dix fers pouvaient chauffer à la fois, rangés autour du foyer sur des plaques obliques. ”

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” Chacune, à sa droite, avait son carreau, une brique plate, brûlée par les fers trop chauds. Au milieu de la table, au bord d’une assiette creuse pleine d’eau claire, trempaient un chiffon et une petite brosse. (…) Mme Putois avait attaqué le panier de linge préparé par Gervaise, des serviettes, des pantalons, des camisoles, des paires de manches. Augustine faisait traîner ses bras et ses torchons, le nez en l’air, intéressée par une grosse mouche qui volait. Quant à Clémence, elle en était depuis le matin à sa trente-cinquième chemise d’homme. ”

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” Clémence prenait un fer à la mécanique, avec sa poignée de tôle garnie de cuir, et l’approchait de sa joue, pour s’assurer s’il était assez chaud. Elle le frotta sur son carreau, l’essuya sur un linge pendu à sa ceinture, et attaqua sa trente-cinquième chemise, en repassant d’abord l’empiècement et les deux manches.”

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” Elle était toujours dans les chemises d’homme. Mais oui, elle vivait là-dedans. Ah Dieu de Dieu ! elle les les connaissait joliment et savait comment c’était fait. Il lui en avait passé par les mains des centaines et des centaines. Tous les blonds et tous les bruns du quartier portaient de son ouvrage sur le corps. ( … ) Elle avait marqué cinq grands plis dans le dos, en introduisant le fer par l’ouverture du plastron; elle rabattait le pan de devant et le plissait également à larges coups. ”

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” Gervaise acheva enfin la coiffe du bonnet de Mme Boche. Elle en avait ébauché les dentelles, les étirant à la main, les redressant d’un léger coup de fer. C’était un bonnet dont la passe, très ornée, se composait d’étroits bouillonnés alternant avec des entre-deux brodés. Aussi s’appliquait-elle, muette, soigneuse, repassant les bouillonnés et les entre-deux au coq, un oeuf de fer fiché par une tige dans un pied de bois .”

Ma grand-mère ( c’est Grillon qui écrit là, non plus Zola, lol ! ) était blanchisseuse comme Gervaise, et je me souviens bien de sa boutique et de ses deux ouvrières toujours gentilles avec moi, gamine de quatre ans … Je faisais la sieste dans un panier à linge en osier rangé sous les chemises suspendues comme des voiles féériques au dessus de ma tête.
Ah le coq, oui, je le vois encore ce coq qui formait de si jolies manches ballon bien gonflées dans les robes de petites filles !

Un grand merci à Grillondufoyer pour cet article.

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Commentaires
P
Bonjour !<br /> Voici le lien d’une vidéo consacrée à un collectionneur de fer à repasser :<br /> http://www.pulceo.com/habitants/a-abbaretz-un-collectionneur-de-fers-a-repasser<br /> <br /> Bonne lecture !
Y
mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrcccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiibbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbcccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccc
A
http://www.lespetitescoquines.fr
A
lingerie
_
Oui merci Grillon!!!! c'est un plaisir de lire et cela donne envie de relire le bouquin, j'aime beaucoup les references à Degas, joli article, encore merci pour ce moment!
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