Lady Snowblood
TITRE : Lady Snowblood (volume 1) - Vengeance sanglante
AUTEURS : Kazuo Koike (scénario) et Kazuo Kamimura (illustrations)
TRADUIT PAR : Sylvain samson
GENRE : seinen
EDITIONS : Sensei
DATE D'EDITION : paru pour la première fois en 1972 dans Playboy; 2007
NOMBRE DE PAGES : 514
PRIX : 12E50
Synopsis de Bedeo.fr
Sayo,
condamnée à la prison à vie, pour avoir tué l'assassin de son mari et
de son fils, ne vit plus que pour une chose : donner naissance à
l'instrument de sa vengeance. Elle décède malheureusement en couches en
donnant le jour à une fille, Yuki, qui, suivant sa destinée, deviendra
la redoutable Lady Snowblood, aux charmes aussi affûtés que le sabre !
Le manga culte qui a inspiré "Kill Bill" !
HISTOIRE DÉTAILLÉE ET AVIS
Yuki
est une enfant née en prison. Sa mère a été condamnée à vie pour
meurtre. Ce que nul ne sait, jusqu'à la naissance de celle destinée à
assouvir sa vengeance, c'est que l'homme qu'elle a tué est un de ceux
qui l'ont violée plusieurs jours durant, devant son fils (jeune enfant
qu'ils ont tué après avoir conclu qu'il était trop bruyant). Auparavant
le mari d'Osayo Kashima, la mère de Yuki, avait été assassiné par ces
mêmes 4 "personnes", qui avaient fait répandre la rumeur selon laquelle
cet homme, qui serait envoyé par le gouvernement, venait chercher des
bras pour faire la guerre. On reconnaitrait les recruteurs par leurs
habits blancs, et pour son malheur le mari d'Osayo portait souvent des
habits de cette couleur...
En réalité, ce groupe se remplissait les
poches en faisant payer aux villageois une grosse somme, en échange de
laquelle ils étaient exemptés de participer à la guerre.
C'est ainsi
que cet épisode épouvantable eut lieu, et Osayo, ne pouvant sortir
vivante de prison, séduisit tous les hommes qu'elle pouvait pour
devenir enceinte, afin de léguer à son enfant un bien étrange testament
: tuer les trois autres coupables de l'anéantissement de sa famille.
Ce
manga n'est pas à mettre entre toutes les mains ; non pas simplement en
raison de son caractère fortement érotique, mais surtout pour son
histoire, aussi simple que violente. En effet, le scénario- extrêmement
soigné- ne se veut en rien alambiqué. Yuki a une vengeance à assouvir
et elle s'y emploie implacablement. Toute l'histoire est centrée sur ce
personnage, double de sa mère, plus fort que les hommes.
Si Tarantino s'est en partie inspiré de ce manga, Kill Bill est loin derrière l'excellence de l'oeuvre de Koike.
Dans
le manga tout comme dans les films, le sang gicle des corps avec
abondance, mais les scènes sanglantes ne sont pas aussi nombreuses dans
la bande dessinée.
La préface de Jean-Pierre Dionnet a un
certain intérêt (j'y ai appris notamment que les scénaristes de manga
étaient bien mieux considérés que les dessinateurs) mais elle ne
présente pas assez bien l'œuvre magistrale qu'elle introduit.
L'Histoire
est fortement présente dans ce manga, ce qui est génial pour ceux
passionnés comme moi par la culture japonaise. Nous sommes en 72, l'ère
Meiji est sur le point de naître...J'ai appris des choses incroyables
sur le Japon de cette époque. Le pouvoir examinait très sérieusement
d'abandonner le japonais au profit de la langue anglaise et "sur la
question du perfectionnement de la race, le gouvernement était même
allé jusqu'à interroger Herbert Spencer, qui faisait alors autorité
dans le domaine des théories de l'évolution, sur les effets de la
mixité raciale (envisagée, car une partie des Japonais se jugeaient
inférieurs aux occidentaux !). Selon lui l'union entre deux personnes
de race complètement différentes engendrait une récession héréditaire.
Il prédisait ainsi l'extinction prochaine de la race japonaise. Ses
conclusions mirent un terme à cette conception." (p.241).
...
Les
dessins tout comme le scénario sont admirables de bout en bout. Les
scènes de violence et de sexe sont présentées sans une once de
vulgarité. Surtout, l''héroïne est exceptionnelle, fière sans jamais
être arrogante, ralliant peu à peu notre sympathie malgré ses talents
de tueuse à gage et d'espionne.
Un chef d'œuvre;-) (oui, ça m'a plu !)
Merci à Gabrielle pour cette découverte (que je vais certainement aller découvrir ! pas vous ?)