Ca y est c’est décidé, je me lance ! (Choix du statut de l’entreprise).
Tout d’abord j’aimerai me présenter. Je m’appelle Jennifer, j’ai 37 ans, je suis mariée et j’ai 3 enfants de 7 à 12 ans. Je suis la créatrice et la gérante de « Tendre Création » (E-boutique de cadeaux personnalisés brodés et réalisation de motifs pour broderie machine). http://www.tendrecreation.com/
J’ai régulièrement participé sur le forum des FAF (celui là et « l’ancien ») où je venais discuter de mon quotidien et partager ma passion : la couture. Actuellement je viens un peu moins souvent… mais quand « K-roll » administratrice du forum m’a demandé d’écrire un article sur le choix du statut de mon entreprise, alors je n’ai pas hésité !
En effet, j’ai constaté qu’il y avait de plus en plus de FAF qui se lançaient dans la création d’entreprise. Et une des grandes questions porte sur le choix du statut ! Alors, bien sûr il y a le fameux statut auto entrepreneur. Et pourtant je n’ai pas choisi ce statut là.
Le statut d’auto entrepreneur me faisait peur, car il était « trop nouveau », et au niveau administratif je voyais bien qu’il y avait beaucoup de problème (beaucoup de questions sont restées sont réponses ou alors contradictoires, même lorsque j’appelais le « numéro spécial » mis en place pour informer sur le statut des auto entrepreneurs. J’ai commencé à me documenter, à lire régulièrement les forums pour auto entrepreneurs et je découvrais de plus en plus d’incohérence… Sans compter les inconvénients du statut en lui-même : impossibilité de déduire ces frais etc.
J’ai alors failli laisser tomber mon projet d’e-boutique sur le net, puis j’ai découvert les CAE (Coopérative d’Activité et d’Emploi).
Une CAE permet de tester son activité sans prendre de risque (un peu comme le statut auto entrepreneur finalement), sauf qu’avec les CAE je peux déduire mes frais … Et ce n’est pas le seul avantage : je conserve ma sécurité sociale et je ne suis pas affiliée à une autre caisse, de plus pour une personne étant au chômage, celle-ci continue à bénéficier de son allocation chômage.
Sur cette page vous trouverez plus en détail le principe d’une CAE (je ne vais pas recopier tout ce qui est dit, car c’est très bien expliqué) :
http://www.apce.com/pid648/cooperatives-activites.html
Pour parler de ‘ma’ coopérative, j’ai donc d’abord du faire une réunion de groupe où on nous a présenté le fonctionnement d’une CAE. A l’issue de la réunion, les personnes qui étaient intéressées reprenaient un RDV pour un entretien individuel. Lors de cet entretien, j’ai présenté mes créations artisanales et j’ai montré mon projet de boutique sur internet (projet qui était déjà bien avancé). C’est comme cela que je suis entrée dans ma coopérative.
Pour les personnes qui n’ont pas encore avancé leur projet, la coopérative peut permettre de travailler sur cet aspect là , et la CAE devient alors une sorte de ‘guide’ pour les différentes étapes de la création. On a accès à des formations gratuites (communication, calcul du prix de vente etc).
La CAE nous prête donc un cadre juridique et, a terme, nous devenons des entrepreneurs salariés. C'est-à-dire que nous percevons un salaire (en fonction de nos ventes à nous bien sur !). Et bien sûr, être salarié signifie de pouvoir bénéficier de tous les avantages d’un salarié ! (Si on est malade, nous sommes indemnisés pendant le congé maladie… si on arrête notre activité : on touchera du chômage etc).
Bien évidemment l’argent ne va pas tomber du ciel. Il sera à la hauteur de notre travail également, car dans ce statut nous sommes tous d’abord chef d’entreprise. Si pas de vente, pas d’argent.
Je vous donne un autre lien également où vous pourrez trouver les CAE de votre région :
Alors vous vous demandez bien sûr ce que cela me coûte ?
Etre dans une CAE me coûte 10 % de mon CA (Chiffre d’Affaire) hors taxe. En contre partie, un comptable fait ma comptabilité (il nous apprends à gérer notre compta, chaque mois nous devons lui envoyer nos factures etc), en fin d’année nous faisons la clôture des comptes (encore une fois on nous apprends tout ce qu’il faut savoir)…
A cela s’ajoute aussi la TVA car la coopérative est assujettie à la TVA. Nous devons donc reverser la TVA de nos ventes mais nous l’a récupérons également (de nos achats).
D’un premier coup d’œil on pourrait penser qu’être dans une CAE nous coûte plus cher que d’être auto entrepreneur, seulement il ne faut pas oublier que l’auto entrepreneur ne peut pas déduire ces frais ! Ce qui n’est pas le cas avec la CAE : tous nos frais (liés à notre activité) sont déduits.
J’ai donc privilégié « l’aspect sécurité » et j’ai choisi la coopérative.
Par la suite, nous ne sommes pas obligés de rester dans la CAE, nous pouvons ensuite décider de quitter la coopérative et voler de nos propres ailes (en choisissant un autre statut). Mais le fait d’avoir été dans la CAE peut permettre, par la suite, de mieux choisir son statut : on ne prendra pas le même statut si nos clients sont principalement des entreprises ou des particuliers, si l’on a beaucoup de frais ou non etc. Etre dans la CAE permet donc de faire des tests, sans risques … On peut aussi quitter la CAE car on se rend compte que son projet n’est pas viable… Cela aura au moins eu le mérite d’être tenté sans avoir mis en péril sa situation familiale, son patrimoine…
Mon bilan ? Cela va faire bientôt 1 an que je suis dans cette CAE , mon seul regret est d’habiter loin de celle-ci (80 km) et donc de ne pas pouvoir y aller plus souvent, car le but est aussi de rencontrer d’autres entrepreneurs…
J’invite toutes les FAF qui se posent la question de l’entreprenariat à assister au moins au 1er RDV explicatif des coopératives afin de bien choisir ensuite leur statut.
Merci à Jennie42 pour la rédaction de cet article